samedi 13 novembre 2010

J'ai testé la coupe menstruelle !

Voilà que j'ai enfin eu l'occasion de tester la coupe menstruelle, objet qui titillait ma curiosité depuis un certain temps déjà, et à plus forte raison depuis la présentation qu'en a faite Charlotte au cours du festival Suffragettes Not Dead samedi dernier (encore merci Charlotte !).

Et le verdict est des plus positifs.

(à partir d'ici, j'invite le lecteur qui préférerait ignorer certaines choses de l'anatomie féminine à aller voir ailleurs si l'herbe est moins rouge...)

Ce n'est un secret pour personne, les femmes en âge de procréer saignent une fois par mois, hormis certaines ayant opté pour quelque saleté de contraception hormonale dont je ne cesserai de dire tout le mal que je pense (des dites contraceptions, pas de leurs utilisatrices : je n'oserais pas !).
Et quand on saigne, on éponge comme on peut.

En ce qui me concerne, j'étais fidèle au tampon qui, une fois par mois, m'épongeait tant et si bien que je marchais comme un vieux cowboy après chaque passage des Rouges (hé hé : cowboys, Indiens... humour subtil !) tellement j'étais déshydratée des muqueuses.

C'est alors qu'est arrivée la coupe menstruelle (ou cup, pour les intimes) : un petit récipient en silicone ou en caoutchouc souple qui se loge dans le vagin pour en recueillir les pertes. Légèrement dubitative lors de la première application, je fus agréablement surprise par la facilité de la mise en place qui, si elle demande un certain doigté, n'est pourtant pas plus compliquée que la pose d'un tampon sans applicateur. Munie d'une petite tige permettant l'extraction, la cup demande néanmoins une certaine dextérité au retrait (parce que, oui, il faut la vider régulièrement), et j'attendrai sans doute un peu avant de la mettre en camping ou en festival parce que les premiers essais furent plutôt désastreux (dans la série "comment s'en mettre plein les doigts et plein la cuvette des chiottes pour pas un balle", j'avais rarement fait mieux).

Les avantages :
- l'investissement en vaut la peine : selon les fabricants, une cup coûte entre 15 et 30€ et se garde plusieurs années (vous la stérilisez en la plongeant dans de l'eau bouillante après utilisation ; à la "vidange", un simple rinçage suffit). À 5€ le paquet de tampon, le calcul est vite fait.
- c'est écologique : pas de déchets, si ce n'est le contenu de la cup qui, contrairement aux tampons et aux serviettes hygiéniques jetables, est 100% biodégradable !
- c'est ultra-confortable : une fois en place, on ne la sent absolument pas, au propre comme au figuré (parce que, ne nous voilons pas la face, on ne sent pas toujours très bon de l'entre-jambes à cette période du mois). Votre partenaire pourra même vous faire des minettes, il elle ne se rendra compte de rien : la cup est logée bien au chaud, et rien ne dépasse. De plus, adieu les sécheresses vaginales puisque, contrairement au tampon, la cup n'est pas en contact permanent avec les muqueuses.

Les inconvénients :
- l'extraction peut être délicate quand on n'a pas le coup de main.

En bref, la cup, l'essayer, c'est l'adopter, et je ne suis pas la seule à le dire !

lundi 8 novembre 2010

Et après ?



Le Suffragettes Not Dead Festival a eu son petit succès !
Nous remercions toutes les personnes ayant mis leur grain de sel, si petit soit-il, dans cette aventure :  Lara et Soizic, Charlotte, Nina, Catherine, Géraldine , Cha, Caroline, Gélise, Miss Monokiri, Mesdames de Voiture 27, Archimondain Jolypunk, Léa et Lorie, Sarah, Vincent Satan, Eric, les filles du FEL : Evie, Jolien..., Madame Martine, Les Madames Moustaches, Ortigas, Lushus, Diabolita, Baba et l'équipe de nuit des urgences de Saint-Pierre...

Nous espérons que le festival n'est qu'un début ! Nous allons, en tout cas, continuer à nous exprimer, via ce blog, le plus souvent possible ! Ensuite...

mercredi 3 novembre 2010

Secrets d'alcôves

Chère lectrice, cher lecteur,

Voilà plusieurs années que je m'intéresse aux ouvrages dédiés à la sexualité, toutes époques confondues. D'ailleurs, je dois avouer que les plus anciens sont les plus enrichissants, car ils ne se contentent pas du passage à l'acte et accordent une place importante à la parade amoureuse.
Aujourd'hui, il me semble en effet que la sexualité se résume bien souvent au rapport pénis-orifice (quel qu'il soit), ce qui est très réducteur au vu des nombreuses possibilités offertes par l'érotisme et la sensualité. Or, un rapide coup d'œil aux médias actuels peut faire passer l'érotisme "sage" pour une banalité d'un ennui mortel en comparaison à des pratiques soi-disant devenues "normales" telles que le S/M, la bisexualité ou l'usage des sex toys.

Peut-on seulement parler de normalité lorsqu'il est question des secrets d'alcôves ? Après tout, ce qui s'y passe regarde tout un chacun, et les témoignages publiés dans la presse et sur internet offrent à mon sens un tableau très incomplet de la réalité. Pourtant, ce sont en partie ces témoignages, de même que la qualité extrêmement médiocre du cinéma porno contemporain qui poussent bon nombre d'entre nous à penser "pénétration" dès qu'il est question de sexualité.
Malgré une démocratisation évidente de l'information à ce sujet, je déplore l'omniprésence d'une (non-)information poussant à la performance. Il faut croire que, même à ce niveau-là, l'esprit de compétition est de rigueur, alors que la sexualité est avant tout une question de choix personnels.

Comme dans tous les domaines de la vie, je trouve dommage de vouloir imposer ses goûts comme faisant partie de la norme. Ils font sans doute partie d'une norme personnelle dont chacun décide librement, mais vouloir faire passer le bondage, le triolisme ou la sodomie pour des choses à essayer absolument au moins une fois dans sa vie n'est pas, selon moi, la façon la plus saine d'ouvrir un débat (ni l'appétit sexuel de son vis-à-vis, d'ailleurs).
Pas que je sois contre l'expérimentation, loin de là, mais avant toute chose, il est important de prendre en compte l'individu dans son entièreté, avec ses propres envies, désirs et barrières physiques et morales. Ce qui est bon pour moi ne le sera pas nécessairement pour mon voisin, et vice versa.
C'est qu'il en va de la sexualité comme de la gastronomie : celui-ci engloutira six douzaines d'huîtres sans sourciller tandis qu'un autre aura l'estomac complètement retourné rien que d'y penser.

Et comme en cuisine, les préparatifs se doivent d'être tout aussi savoureux que le passage à l'acte ! Libre à chacun de consommer des plats préparés ; personnellement, je préfère m'investir dans l'avant – qui commence bien souvent par des choses aussi anodines que des regards et des mots – autant que dans le pendant (sans oublier l'après), car il ne s'agit pas là d'assouvir purement et simplement un besoin : il s'agit avant tout de désir et de plaisir !
J'ai bien plus de sympathie pour quelqu'un qui s'éclate dans une relation "chaste" que pour quelqu'un qui fréquente les clubs échangistes pour faire plaisir à son partenaire ou parce que c'est à la mode.

Quant à savoir qui fait quoi au cours de sa vie, c'est là que s'arrête la comparaison avec les arts de la table : si je prends plaisir à partager mes recettes de cuisine, le secret d'alcôve, lui, restera complet !

À bon entendeur...

Mademoiselle Catherine

(cet article a été publié pour la première fois ici)

mardi 2 novembre 2010

//Archimondain Jolypunk en pays inconnu//



Monsieur Archimondain Jolypunk devient l’homme Suffragette le temps d’une exposition et se lance corps et âme dans un sujet encore mystérieux pour lui : les femmes… celles qu’il a aimées au détour d’un livre, d’une toile mais aussi celles qui le choquent ou l’interpellent.

vendredi 29 octobre 2010

Combler les espaces vides

Dans son cultissime « A Room of One’s Own » l’écrivaine Virginia Woolf soulève, en 1929, la question des rapports entre femmes et art. Un texte aux racines de la réflexion féministe sur les liens entre genre et création.

Au coeur de Londres, une bibliothèque.

Virginia Woolf, arpentant les couloirs silencieux, décrit le désarroi que lui inspirent les espaces vides - les « blank spaces » - où sont censés se trouver les livres écrits par des femmes. Elle est, dix ans après l’obtention du droit de vote par les suffragettes, parmi les premières à dénoncer la maigreur de la création littéraire féminine.

Tournant à la dérision les préjugés traditionnels, parfois érigés en discours prétendus scientifiques, sur la naturelle « infériorité physique, morale et intellectuelle » des femmes (j’ai dans ce registre certaines théories absolument tordantes dans les tiroirs) Woolf jette les bases d’une analyse sociologique de cette inégalité. Et révèle les multiples contraintes sociales qui sous-tendent la question de la faiblesse de la création féminine. L’enfermement dans les rôles d’épouses et de mères, le sexisme des institutions et des structures sociales, l’interdiction d’accès à l’éducation nécessaire, le manque de soutien et d’encouragements nécessaires aux artistes…

« L’indifférence du monde que Keats et Flaubert ont trouvé dure à supporter «était, lorsqu’il s’agissait de femmes, non pas de l’indifférence mais de l’hostilité. Le monde ne leur disait pas ce qu’il disait aux hommes : écrivez si vous le voulez, je m’en moque… Le monde leur disait avec un éclat de rire : Ecrire ? Pourquoi écririez-vous ? C’est ici que les psychologues de Newnham et de Girton pourraient venir à notre aide, me dis-je, fixant à nouveau les espaces vides sur les rayons. Car il serait sûrement bon de vérifier l’effet du découragement sur l’esprit de l’artiste, (…). Et bien, de quels aliments nourrissons-nous les femmes artistes ? » Virginia Woolf

A l’origine de la réflexion féministe en littérature mais aussi en histoire de l’art, ses écrits dessinent avec grande simplicité les principes qui seront à la base d’une approche sexuée de la création.

“In «A Room of One’s Own» Woolf demystifies the relationship between art and the material world – that is, she strips off the illusion that art exists in some special, privileged cultural zone that exempts it from considerations of money, politics, social class, and, especially gender.” Ellen Rosenman

En 1995, dans son analyse « A Room of One’s Own – Women Writers and the Politics of Creativity », Ellen Rosenman se penche sur la problématique de l’exclusion de la création féminine des courants classiques de l’art et de la littérature. Dans un chapitre nommé Women and Society : Patriarchy and the Place of the Outsider, elle explique que ce sont ces blank spaces, ces « livres qui n’étaient pas là (...) qui racontent l’histoire des femmes dans la littérature. » Les barrières institutionnelles, politiques, économiques et sociales qui maintenaient les femmes en dehors des espaces culturels sont autant de raisons pour les femmes de se créer « a sheltering space », un « endroit-refuge » réservé à leur propre personne et à l’épanouissement de leurs talents littéraires, artistiques ou autres. En d'autres mots, la « chambre à soi » de Virginia Woolf. Un espace indispensable à la création de tout artiste. Une chambre, comprise oui comme une réalité physique (une vraie chambre, entourée de quatre murs), mais surtout comme un espace de liberté, qui résulterait d’un équilibre fragile entre volonté et confiance en soi.
Qu'en est-il de ces espaces aujourd'hui?

//Miss Olympia wants revenge//


Le 06 novembre, chez Madame Moustache, à partir de 14h30, retrouvez Miss Olympia...
Citations, extraits et absurdités dactylographiés autour des thèmes du genre et des féminismes. Recueil de paroles tous azimuts pour se poser des questions, semer le doute et/ou tenter de remettre les choses en place.

jeudi 21 octobre 2010

Le féminisme au quotidien, une émission DégenréE

http://radio.indymedia.org/uploads/degenree060208feminismequotidien.mp3

réflexions sur ce que le féminisme représente pour nous tout personnellement (90Min)

...mais... pourquoi faire une emission feministe sur le feminisme...?
"C'est un peu redondant!" (hein?)

"Les mots sont importants : vivre dans l'omission de cette evidence laisse la voie libre aux plus lourds stereotypes, amalgames, sophismes et presuposés, cloturants la pensée et la creation mieux que le ferait la plus efficace censure."
(intro du site les mots sont importants : http://lmsi.net)

On a retrouvé ce mot feminisme coinçé entre des couches et des couches de presuposés, des conotations pejoratives, de representations partielles et arrangeantes... alors pour rendre visible le sens qu'il a pour nous, on va baragouiner autour de notre rapport personel au feminisme, vous faire sentir comment ca nous bouleverse et ce que ca veut bousculer, triturer... changer!

et en plus il y a des invitées exclusives!

(cette émission était diffusée le 8 fevrier 2006)
********************************************

DégenréE - l'émission pour déranger!

une émission féministe: actualité, analyses, infos, débats, points de vue, musiques etc... de femmes, de lesbiennes et de monstres.

18h30 à 20h les 2ème et 4ème mercredis du mois
(rediffusion les lundis suivants à 18h30)

sur 97 fm à grenoble

sur www.radio-kaleidoscope.net partout ailleurs

quelques anciennes émissions sont mises en ligne là: http://radio.indymedia.org/news/?keyword=degenree

La barbe!


Une épidémie de barbes... en France. Et si cela se propageait jusqu'aux moustaches de Madame ?

tous les détails sur : http://www.labarbelabarbe.org

Mon corps est un champ de bataille


Les éditions ma colère, créées par un collectif de femmes, valorisent la parole et la créativité de femmes: ma.colere.free.fr
Deux publications à leur actif qui privilégient témoignages, expériences personnelles et expressions artistiques: "Mon corps est un champ de bataille tomes 1 et 2"

mardi 12 octobre 2010

E-consommation

Chère lectrice, cher lecteur,

Il m'arrive de feuilleter Elle, Voici et autres Glamour, en quête d'une détente morale bien méritée (généralement dans les salles d'attente de l'un/e ou l'autre praticien/ne), et je ne suis pas rarement choquée de voir qu'au beau milieu de cette débauche de chair et de pub, tout le monde s'accorde pour dire que l'environnement va mal, très mal, mais que nous pouvons faire quelque chose pour le sauver : con-som-mer !

Sans vouloir me considérer comme une écolo pure et dure, je n'en suis pas moins consciente de l'environnement. Depuis que je vis seule, et ça commence à dater, je fais attention à ma consommation d'eau et d'énergie, me passant allègrement de machine à laver et de télévision. En dehors de ça, je ne suis pas adepte du shopping, préférant aux centres commerciaux les concert et le cinéma, les après-midi lecture/écriture et les promenades au bord de l'eau. J'ai pris l'avion cinq fois dans ma vie (aller-retour), n'ai jamais possédé de voiture et utilise des ampoules à basse consommation.
Ces choix qui n'en étaient pas au départ puisque j'étais pauvre comme Job se sont mutés, au fil des ans, en habitudes, puis en véritable style de vie, car, non, je ne suis pas ce que je consomme : je mets les mêmes vêtements plusieurs années de suite (je les lave, quand même), achète mes livres en seconde main et prends soin de ma peau archi-sensible avec un minimum de produits (bio pour la plupart parce que sans parfums ni colorants chimiques). Il n'y a qu'en faisant les courses que ma mauvaise conscience reprend le dessus, car je n'ai ni le temps ni les moyens d'aller de magasin bio en magasin bio pour remplir mon frigo.

L'éco-consommation est un leurre, mes paupiettes : être "écolo", ce n'est pas consommer plus de produits "eco friendly", mais, au contraire, consommer moins mais mieux. Dans les magazines, une pub sur deux vante les mérites de produits "verts" dont on pourrait parfaitement se passer. C'est d'ailleurs à se demander comment on faisait avant, avec un savon, un shampoing et un dentifrice. À en croire la presse féminine, il faudrait avoir une salle de bains grande et encombrée comme le Château de Versailles pour faire face au vent, au soleil, à la pollution et aux soirées mondaines.

Selon moi, consommer bio pour se donner bonne conscience, c'est vraiment un truc de trous du cul. Qu'on se le dise !

À bon entendeur...

Mademoiselle Catherine

(la version originale de cet article est en ligne ici)

lundi 11 octobre 2010

Riot Grrrrl dans tes oreilles [1]



The Slits (les fentes) //Typical Girls//
Genre : Punk rock féminin
Année : 1979


The Slits //Typical Girls//
Men their rights and nothing more; women their rights and nothing less. // Susan B. Anthony

Susan Brownell Anthony, née le 15 février 1820 et décédée le 13 mars 1906 était une militante américaine des droits civiques. Co-fondatrice, avec Elisabeth Cady Stanton de la National Woman Suffrage Association, elle sillonne les États-Unis et l'Europe en donnant de 75 à 100 conférences par an pour les droits des femmes, pendant plus de 45 ans. Le 5 novembre 1872, le président Grant est réélu pour un second mandat ; Susan Anthony est arrêtée et condamnée pour avoir tenté de voter.

jeudi 7 octobre 2010

Guerrilla Girls

Groupe d'artistes qui s'est réuni à New York en 1985, les Guerrilla Girls réinventent le féminisme avec un humour décapant !

Morceaux choisis :
Guerrilla Girls Pictures, Images and Photos

Guerilla Girls Pictures, Images and Photos

guerilla girls II Pictures, Images and Photos
P.S. L'année dernière, enfin, l'Oscar du meilleur réalisateur fut décerné à la réalisatrice Kathryn Bigelow pour son film "The Hurt Locker".

dimanche 3 octobre 2010

A propos de féminismeS ... le rendez-vous de la Marche Mondiale des Femmes

Les droits des femmes en Belgique et dans le monde sont capitaux pour vous ? Vous souhaitez témoignez votre solidarité aux femmes congolaises ? Vous êtes membre d’une association de femmes, féministe ou défendez simplement l’égalité femmeshommes ? Vous voulez retrouver d’autres femmes ? Vous êtes une femme d’action ? Ou vous voulez simplement découvrir le Musée Royal de l’Afrique Centrale sous un autre jour ?

Le Musée de l’Afrique Centrale : un choix symbolique

A priori, le choix du lieu peut surprendre. Pourtant les membres de la Coordination Belge et surtout lesfemmes d’origines africaines se sont montrées enthousiastes. Pour elles, ce musée fait partie d’une histoire collective qui ne peut être ignorée ! Aujourd’hui, ce lieu nous permet de créer, vers la RDC, un pont basé sur la solidarité et les valeurs de la Marche. Ce sera aussi l’occasion de visiter une dernière fois ce musée, qui existe depuis 100 ans, avant qu’il ne ferme pour une rénovation en profondeur.

Un programme bien rempli (de 10h à 18h) :
- des visites guidées du musée par des femmes congolaises de la Marche
- des groupes de discussion et de réfl exion sur les thématiques de la Marche, des ateliers créatifs, des animations pour les enfants, une exposition de photos, des stands d’information…
- une fête de clôture à 16 heures : départ offi ciel de la délégation belge pour Bukavu, suivi d’un concert sur les rythmes « swing » de l’orchestre congolais ODEMBA OK ALL STARS
- … et pourquoi pas, lors d’une pause, une promenade automnale dans l’immense parc qui entoure les bâtiments.

Programme complet sur le site de la Marche mondiale des femmes

samedi 2 octobre 2010

Féminisme et contraception

Chère lectrice, cher lecteur,

Avant toute chose, sache que les propos qui suivent n'engagent que moi (et permets-moi de te tutoyer). C'est une précision importante puisque nous sommes plusieurs Suffragettes des temps modernes à alimenter ce blog et qu'en aucun cas je ne voudrais faire dire à mes petites camarades des choses qu'elles n'imagineraient même pas en rêve.
En outre, je tiens à préciser que je suis de très mauvaise foi et je j'aime avoir raison, même quand j'ai tort.

Ceci étant dit, entrons sans tarder dans le vif du sujet : comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, quel ne fut pas mon bonheur lorsque, il y a de cela quelques années, je revis mon opinion sur le féminisme. Jusque là, ses représentantes m'apparaissaient comme
1 – des bourges entre deux âges qui s'encanaillent en taguant des affiches publicitaires dans le métro parisien,
2 – des pauvres filles qui feraient bien de prendre soin de leur corps et de se raser les poils des jambes (et du visage).
Le féminisme médiatisé (je pense notamment à celui des Chiennes de Garde) me semblait être une vaste blague par rapport aux luttes pourtant récentes de ces femmes grâce auxquelles j'ai le droit de voter, d'étudier, de travailler, d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation d'un homme (père ou mari), de disposer librement de mon argent, de mon temps et de mon corps. Bref : si j'éprouve une immense gratitude envers ces femmes-là, il n'en va pas de même vis-à-vis de ces féministes autoproclamées qui se demandent le plus sérieusement du monde s'il convient de dire auteure au lieu d'auteur et d'éradiquer la formule Mademoiselle au profit de Madame (pour des raisons évidentes, vous comprendrez que je suis contre !). J'avais certes de la sympathie pour des mouvements comme Ni putes Ni soumises (avant que Fadela Amara ne s'acoquine avec Nicolas Sarkozy), mais ces mouvements-là refusaient, eux, l'étiquette féministe.

C'est alors que je lus Porno Manifesto d'Ovidie : une révélation !
Sans être d'accord avec tout, je trouvais néanmoins couillu qu'une travailleuse du sexe puisse se revendiquer d'un féminisme encore à imaginer. De plus, étant de la même génération, il m'était bien plus facile de m'identifier à elle qu'à Isabelle Alonso.
Bien sûr, certaines féministes pures et dures trouveront ses propos trop radicaux. Il n'empèêhe qu'elle aura permis à beaucoup de jeunes femmes de découvrir le féminisme sous un angle neuf et original, un féminisme qui ne crache ni sur les hommes ni sur le sexe. Et si je n'avais pas lu Porno Manifesto, je n'aurais sans doute jamais lu Elisabeth Badinter. Je n'aurais pas assisté à une conférence de Benoîte Groult. Je n'aurais pas écrit ni chanté des chansons au contenu ouvertement sexuel. Je n'aurai probablement pas arrêté de prendre la pilule.

Car, selon Ovidie, et j'avoue être assez d'accord avec elle, laisser à la seule femme le choix de la contraception revient à déresponsabiliser l'homme : "Ne t'inquiètes pas, je m'occupe de tout !". Et il se trouve que la sexualité est une chose à vivre à deux.
De plus, la lecture de Porno Manifesto m'avait fait comprendre qu'il est possible d'avoir une activité hétérosexuelle régulière et sans frustration sans le fameux comprimé, car s'il y a bien une personne qui sait de quoi elle parle, ce doit être Ovidie !
En outre, la liste des effets secondaires est franchement alarmante : dérèglement du système hormonal, modification de la libido, dépression, maux de tête, vertiges, nervosité, surdité (!), augmentation de la tension artérielle, nausées, vomissements, insomnies, acné, prise de poids. Et tout ceci se retrouve dans la posologie d'une pilule faiblement dosée.

J'en viens d'ailleurs à me poser des questions sur notre société qui encourage la prise d'un tel médicament, car même la documentation sur le sujet passe généralement sous silence les effets secondaires et contre-indications. Je suis également choquée de constater le manque de documentation concernant la sexualité sans pilule.
Cela dit, il y a de l'espoir : en décembre 2004, L'Agence nationale d'accréditation en santé (Anaes) a réuni en France un groupe de travail sur la contraception, notant l'intérêt de méthodes jusqu'alors sous-utilisées, entre autres le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet. L'année suivante, le compte-rendu du 4e congrès de la société francophone de contraception visait à lever les doutes et préjugés dont souffre le DIU dans un désir d'offrir aux femmes une plus grande liberté de choix. Même s'il s'agit là de réhabiliter une méthode de contraception uniquement féminine, des efforts sont néanmoins faits pour permettre des alternatives à la pilule, ouvrant ainsi un débat qui, je l'espère, permettra de responsabiliser davantage les hommes.

Il y a bien sûr le préservatif, mais il semble que celui-ci soit largement délaissé (au profit de la pilule ?) depuis quelques années. C'est, en tout cas, ce que confirment les derniers chiffres concernant les maladies sexuellement transmissibles en Belgique. Fin 2007, le corps médical constatait avec effarement une augmentation sans précédent des dites maladies, comme le SIDA, l'herpès génital, la chlamydia, de même que la syphilis, qui tendait pourtant à disparaître. À ce jour, la capote anglaise reste l'unique protection efficace contre les infections sexuellement transmissibles, dépassant de loin son rôle de seul contraceptif. C'est d'ailleurs le problème : combien sont-ils/elles, lors d'un premier rapport, à ne pas mentionner le préservatif, sous prétexte qu'il/elle pourrait croire que... ? Remettons donc les choses à leur place : le préservatif (masculin ou féminin) est le seul moyen de contraception fiable "unisexe", à savoir que n'importe qui peut se le procurer à moindre frais, sans ordonnance et presque n'importe où.
Et en dehors du préservatif, il y a peu d'alternatives pour celles et ceux qui ont décidé de vivre leur sexualité sans contraception féminine.

Car il reste du chemin à faire, notamment en termes d'information : les sexualités "alternatives" ont mauvaise presse, d'autant plus que, comme le souligne Ovidie dans Porno Manifesto, « ce petit comprimé a aidé au maintien du modèle dominant d'une sexualité "papa/maman" classique, hétérosexuelle, basée sur la pénétration pénis-vagin, et parfaitement admise par notre morale »*. Il est donc nécessaire de faire évoluer les mentalités en ce qui concerne les pratiques manuelles, buccales et anales dans le cadre d'une relation hétérosexuelle. Et à celles et ceux que j'entends déjà crier au scandale, j'ajouterai ceci : la contraception est une question de choix ! Un choix à faire entre adultes consentants. Libre à chacun/e de décider ce qui lui convient. En ce qui me concerne, j'ai pris la décision de faire autrement.

Cela ne s'inscrivait pas a priori dans une démarche féministe, mais dans une démarche de respect de moi, et je ne regrette pas mon choix. De toute façon, le féminisme n'existe pas. C'est au pluriel qu'il faut le vivre et en parler. Et ça regarde autant les hommes que les femmes.

À bon entendeur...

Mademoiselle Catherine

* Ovidie, Porno Manifesto, p. 36 (Lectures Amoureuses, La Musardine, octobre 2004)

(la version originale de cet article est en ligne ici)

mardi 21 septembre 2010

le monde m'est hostile et non l'inverse.

I cannot walk away from misogyny for a moment, and so I cannot for a moment walk away from feminism, either. I cannot set it aside any more than I can set aside my womanhood. No—I will not. The choice is mine, and I choose to face the world equipped at all times with the only tool of self-defense I have against inequality. Feminism is my sword and my shield, which I carry because the world is hostile to me, not the other way around.

—Melissa McEwan, I Am Shakespeare's Sister

mercredi 15 septembre 2010

Chez Madame Moustache, le samedi 06 novembre 2010, soufflera un doux vent féministe…


L’histoire du féminisme a réellement commencé il y a environ 140 ans. On peut en retracer l‘émergence aux alentours de 1870, date de la première vague féministe. L’une des femmes qui en a le plus marqué le cours est la britannique Emmeline Pankhurst. Née en 1858 à Manchester, Emmeline Pankhurst a milité pour le vote des femmes au Royaume-Uni dans le cadre du Parti libéral, puis dans le Parti travailliste. Pour donner plus de poids à sa revendication, elle crée en 1903 l'Union Féminine Sociale et Politique et milite d’une façon spectaculaire. Elle est aidée de ses deux filles, Christabel et Sylvia.

Les nombreuses manifestations qu'elle organise comme s'enchaîner aux lampadaires, aux grillages du n° 10 de Downing Street, provoquer des incendies dans des immeubles, faire une grève de la faim ou bien couper les fils des télégraphes, lui valent d'être arrêtée cinq fois entre 1908 et 1913. Libérée en 1914, elle soutient l'effort de guerre et se rend aux Etats-Unis pour faire de la propagande en faveur des Alliés. Elle suggère aux femmes de devenir des infirmières durant la guerre.

Elle meurt à Londres le 13 juin 1928, dix ans après que les femmes britanniques (de 30 ans et plus seulement) aient obtenu le droit de vote  Le droit de vote pour les femmes à partir de 21 ans est obtenu un mois après sa mort.

Mais que reste-t-il aujourd’hui de l’esprit d’Emmeline Pankhurst et des suffragettes ?

Il est vrai : depuis les suffragettes, ces femmes qui, en Angleterre, militaient pour le droit de vote de la gente féminine, des générations de militantes se sont suivies sans pour autant se ressembler, permettant à la femme de 2010 de voter, d'étudier, de travailler, d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation d'un homme (père ou mari), de disposer librement de son argent, de son temps et de son corps.

Mais si le droit de vote des femmes occidentales est désormais un acquis solide et que le travail au féminin est généralement bien admis au sein de notre société, il reste pourtant encore des luttes à mener et des améliorations à apporter...  Parmi celles-ci, limage de marque du féminisme a bien besoin d’un sérieux décrassage.
 
Alors à quoi sert encore le féminisme aujourd’hui, si ce n’est à se faire mal voir en diverses occasions ?
Trop souvent représenté par des caricatures, le féminisme contemporain apparaît en effet comme une vaste supercherie aux yeux de certains et certaines.


Suffragettes Not Dead, c’est un groupe de jeunes femmes émancipées mais non radicales qui rêvent d’un féminisme encore à imaginer ; un féminisme à vivre au jour le jour, main dans la main avec leurs petits camarades de sexe masculins ; un féminisme ludique qui se raccrocherait davantage à l’équité qu’à l’égalité des sexes.
En tous les cas, un féminisme à construire et à vivre ensemble.

Le 6 novembre chez Madame Moustache (5-7 quai Bois à Brûler, 1000 Bruxelles), le Suffragettes Not Dead Festival vous invite a réinventer le féminisme autour de débats, de concerts et d’activités créatives de toutes sortes.

Le féminisme, par ailleurs, n'existe pas : c'est au pluriel qu'il faut le vivre et en parler.
Et cela regarde autant les hommes que les femmes !