« Je sais la dette que jai contractée envers les vieilles féministes, maintenant dans leur tombe. Si, dans ma vie, jai pu poursuivre des études, faire ce que je voulais et comme je le voulais, si jai pu voyager seule autour du monde, si jai pu faire librement publier mes idées et même si je peux aujourdhui parler à ce pupitre, je le dois à ces femmes, et il est peu de personnes que jhonore et respecte davantage. Je sais que pour obtenir de pareils biens au bénéfice des générations de femmes à venir, vous avez dû traverser bien des épreuves dans votre vie et renoncer à plus encore, quil vous a fallu supporter scandale et ridicule, et que, sans interruption, vous avez dû combattre préjugés et méfiance. »
Karen Blixen, Un discours de clôture avec quatorze ans de retard, conférence radio, 11 janv 1953, trad. Régis Boyer, Des femmes, 1987, p. 276-277